Agriculture et alimentation
1. Constats et enjeux
Notre alimentation est devenue complètement déconnectée de la production agricole. Ce n’est pas par hasard que ces deux thématiques sont présentées « en tandem » !
Le monde rural se diversifie, évolue, change.
Chez nous, l’agriculture paysanne vit encore, « survit », pourrions-nous dire, et si nous ne lui accordons pas une réelle attention, elle risque de disparaître. Les prix pratiqués actuellement ne reflètent pas les coûts de production et ne sont donc pas rémunérateurs pour les agriculteurs. Comment ne pas être choqué par le déversement de 4 millions de litres de lait le 16 septembre 2009 à Ciney ?
Ce n’est pas plus joyeux ailleurs ! La spéculation sur les produits alimentaires, l’accaparement des terres dans le Sud, la circulation des produits vivriers dans des conditions de dumping social, environnemental et économique ont des conséquences désastreuses. Près d’1 milliard d’êtres humains souffrent de la faim dont les 2/3 en milieu rural. Est-ce acceptable et où est la solidarité avec les pays du Sud ?
Par ailleurs chez nous, la demande pour des aliments produits localement et de manière respectueuse de l’environnement ne cesse d’augmenter. Le nombre d’agriculteurs bio s’est élevé de 10% entre 2010 et 2011. En Wallonie, les grandes cultures et les prairies sont de plus en plus gérées de manière respectueuse de la nature tandis que les cultures maraîchères et fruitières régressent.
En matière d’achat alimentaire, le respect de l’environnement, le prix, le respect du commerce équitable sont cités par plus de deux consommateurs sur trois dans une enquête du CRIOC datant de 2010.
La commune d’Havelange dispose d’agriculteurs/éleveurs produisant des produits de qualité. Elle adhère au GAL Saveurs et patrimoine en Vrai Condroz dont un des projets concerne l’agriculture et « la dynamisation économique du territoire par la valorisation des saveurs locales ».
Pour Ecolo, l’agriculture biologique et les filières alimentaires qui y sont liées présentent un potentiel important d’emploi local et de transition écologique de notre modèle agricole, singulièrement pour lutter contre l’érosion de la biodiversité et pour relever le défi du changement climatique. Un plan ambitieux de développement de l’agriculture biologique est attendu par le secteur depuis 2010 au niveau de la Région wallonne.
En matière d’agriculture et d’alimentation en général, les solutions relèvent du niveau international, fédéral et régional. Et en attendant, quelles solutions pour Havelange ?
2. Propositions
A. Alimentation :
– Développer une stratégie et un programme d’actions visant à soutenir l’alimentation durable au niveau communal : plan nutrition santé communal ou charte communale de l’alimentation durable. Impliquer et coordonner en ce sens tous les acteurs communaux de la chaîne alimentaire dans le but d’agir tant sur la demande que sur l’offre.
– Négocier des cahiers des charges avec des producteurs locaux et du commerce équitable pour les repas livrés à domicile (CPAS), les repas de maisons de repos et scolaires y compris les collations et à l’occasion des réceptions communales.
– Inciter les camps de jeunesse à acheter localement en créant un « Havelange Mode d’emploi » : invitation à une consommation locale de produits du terroir, gestion des déchets, bien-être.
– Promouvoir les collations et repas sains dans les écoles tous réseaux confondus. Sensibiliser les enfants à l’alimentation durable (moins de déchets, plus de légumes et de fruits, produits locaux et de saison, commerce équitable..).
– Inciter les organisateurs d’évènements locaux à utiliser des produits de proximité (boissons et aliments locaux).
– Encourager/soutenir toute initiative évènementielle ou régulière mettant en évidence les aliments à promouvoir (fruits, légumes, céréales, bars à soupe, jus de fruits etc.) ET valorisant les savoir-faire culinaires en veillant particulièrement à réduire la fracture sociale.
– Développer les potagers, les vergers, les ruchers à vocation pédagogique, tant pour les enfants que pour les adultes, parce qu’ils permettent de créer un lien entre notre consommation et notre production alimentaire.
– Soutenir la création de jardins et potagers collectifs, créer des vergers communaux avec accès à la cueillette, inciter les écoles qui en ont la possibilité à planter au moins un arbre fruitier.
– Favoriser la fabrication artisanale de jus de fruits en mettant à disposition des citoyens une presse mobile une fois par an.
B. Agriculture : DIVERSIFICATION / LIEN PRODUCTEUR–CONSOMMATEUR / ACCES A LA TERRE / SOLIDARITE
– Ecouter les agriculteurs et initier des analyses/réflexions : création de débats, information des agriculteurs sur les modalités de l’agriculture biologique (réglementation, formation, débouchés..), l’usage des produits chimiques, les mesures agro-environnementales qui ont fait leur preuve.
– Edicter des règles d’attribution ou de réattribution des sarts communaux aux habitants et/ou à des petites exploitations créatrices de main d’œuvre (petit élevage, maraîchage, productions biologiques), les filières courtes, la conservation des ressources et de la biodiversité. Rendre cette information transparente aux citoyens.
– Favoriser l’installation des jeunes notamment dans le domaine du maraîchage.
– Favoriser une agriculture vivrière de proximité, la diversification des agriculteurs, le développement de niches particulières et de circuits courts.
– Encourager la commercialisation des produits locaux ainsi que leur identification dans les commerces locaux.
– Soutenir la mise en place de coopératives agricoles (commercialisation, transformation, conservation).
– Soutenir le développement de groupes d’achat ou de soutien à l’agriculture paysanne en faisant connaître leur existence, en mettant un local à leur disposition.
– Encourager la création d’Entreprise de Formation par le Travail (EFT) ou d’Organismes d’Insertion socioprofessionnelle (OISP) dans le domaine du maraîchage et de l’apiculture en se basant sur des expériences réussies dans d’autres communes rurales.
– Etre solidaire en s’engageant dans la campagne « Commune du commerce équitable ».